Jeunes photographes du Kochersberg #2 : Laurie Bisceglia
Notre série sur les jeunes photographes originaires du Kochersberg-Ackerland continue ! Qu’ils vivent toujours dans la région ou non, fille ou garçon, leur pratique de la photographie est toujours teintée de leur personnalité et d’une vision du monde unique. Certains se sont lancés dans l’aventure de la professionnalisation, d’autres pratiquent uniquement durant leur temps libre, mais ils partagent tous un dénominateur commun : la passion 🙂
“FONCE et ne t’arrête pas”. Laurie, 23 ans, originaire du Kochersberg, fait de la photographie depuis 10 ans environ. Actuellement réalisatrice et photographe à Paris, elle te parle avec passion de sa pratique de la photo… Une jeune femme talentueuse et inspirante, sans aucun doute.
Laurie, d’où te vient cette passion ? Comment cela a démarré ?
J’ai toujours eu un attrait pour l’image. Quand j’étais enfant, je photographiais tout, tout le temps. Une année, au collège à Noël, mes parents m’ont acheté un appareil : c’est là que j’ai commencé à prendre la photographie plus au sérieux. Arrivée au lycée, pas très douée à l’école, je passais beaucoup de mon temps libre à regarder des films. J’ai alors pris goût pour l’image en mouvement et j’ai dédié mes études supérieures au cinéma. La photographie m’a très vite manqué. Aujourd’hui j’ai décidé de ne pas faire de sacrifice : j’exerce les deux et cela me convient très bien.
Est-ce “seulement” une passion ou veux-tu en faire ton métier ?
Dites moi : pensez-vous réellement qu’un métier ne peut pas être une passion ? Je crois que l’un ne devrait pas aller sans l’autre, sinon, quel ennui ! Ce métier reste évidemment une passion, comme un avocat est très certainement passionné par la plaidoirie. Un médecin, un boulanger, qu’importe. L’art ne sort pas du lot. Et il n’existe aucun sous-métier. Je n’ai fait aucune école de photographie mais une école de cinéma qui m’a appris les techniques de plateau et m’a permis de devenir assistante réalisatrice (un tout autre métier !). J’ai appris la photographie de manière autodidacte puisque personne dans ma famille ne s’y connaissait. C’est la motivation, le travail et la persévérance qui m’ont mené ici. Évidemment, il faut aussi avoir le sens du relationnel et montrer qu’on a la niaque (eh oui, maintenant avec Instagram, un reflex ou un appareil photo jetable, tout le monde se dit photographe). Mais ce qui est bien aujourd’hui, grâce à internet, c’est que tu as accès à tout. Je m’en sers beaucoup lorsque je ne sais pas comment utiliser du matériel technique.
Il y a tout de même de superbes écoles spécialisées :
– ENSP : École nationale supérieure de la photographie (ARLES)
– Les Gobelins (PARIS)
– l’ENSAD : École Nationale des Arts Décoratifs (ils proposent même un cursus PHOTO-VIDÉO avec du matériel très intéressant)
– l’ENSBA : École Nationale Supérieure des Beaux-Arts
– Les écoles d’arts
– Les BTS.
Pas de secret : tu peux passer par pleins de voies différentes. Faire une école d’art, de photo, ou même ne pas faire d’école : ce qui fera de toi un photographe c’est ta persévérance, ton enthousiasme et ta motivation.
Qu’est-ce qui te plaît dans la photo ? Comment décrirais-tu ton style ?
J’aime les couleurs, la matière (raison pour laquelle je ne pratique qu’en pellicule). Je fais beaucoup de portraits (le regard m’attire). J’aime aussi ce qui est décalé (cela provient certainement de mon goût pour le cinéma absurde).
Est-ce dur de débuter dans cette discipline ? Comment on fait pour apprendre ?
Oui, c’est dur, il faut s’accrocher. Des photographes il y en a plein : personne n’a besoin de toi. Il faut s’imposer. Tu peux apprendre en école, par toi même, par des amis photographes, via internet… C’est hyper simple d’apprendre si tu es un minimum curieux.
Quel matériel utilises-tu ?
Je pratique la photographie argentique (35mm et 120mm : il s’agit de deux formats de pellicule). Uniquement des appareils photo de récup ! T’en trouves partout : dans le grenier de ton grand-père, en brocante, chez Emmaüs, sur internet…
Si tu fais du numérique, je te conseille d’acheter neuf. Les appareils d’aujourd’hui tiennent moins longtemps que les argentiques. J’ai un argentique qui doit avoir 50 ans !
D’où te vient ton inspiration ?
Principalement du cinéma. Mais aussi des tableaux, de situations que je vois dans la rue, dans le métro, de souvenirs, ou de questions plus engagées… Parfois des images sur internet. Forcément.
Les femmes m’inspirent beaucoup aussi : ma mère, ma sœur, ma grand-mère, mes amies. Quelle force ! Je suis fascinée par elles.
As-tu un sujet de prédilection pour tes photos ?
Pas trop, ça dépend de la période et de la série que j’ai envie de faire.
J’ai tout de même des thèmes récurrents : le regard – les femmes – l’absurde – les couleurs – parfois la provocation (pour transmettre un message politique).
Un.e photographe qui t’inspire particulièrement ?
Il y en a bien trop. Joel Meyerowitz, Guy Bourdin, Nan Goldin, Sian Davey, Alessandra Sanguinetti…
Comment arrives-tu à faire connaitre ton travail au grand public ?
En prenant des milliards de personnes en photo tout le temps et avec le bouche à oreille. Instagram ne fonctionne pas trop pour moi. Je poste trop peu, ça m’embête d’harceler les gens (il faudrait que je m’y mette).
Des conseils pour les jeunes qui voudraient percer dans la photo ?
J’ai des conseils pour les jeunes qui souhaitent faire de la photo : FONCE et ne t’arrête pas. Pour percer j’en sais trop rien, j’ai jamais trouvé la solution. C’est surement : continue de foncer et ne t’arrête toujours pas.
Quels sont tes comptes insta photo préférés ?
* ELINA KECHICHEVA
* LUKE GILFORD
* ANDREA KOPOROVA
Et surement beaucoup d’autres… Ce réseau est tout de même magique pour découvrir les jeunes artistes en devenir (à condition d’avoir des milliers d’abonnés….).
Merci Laurie, d’avoir répondu aux questions de Konnexion Jeunesse 🙂
Copyright : Laurie Bisceglia