Le folklore alsacien, ringard ? Aline, 23 ans, te montre le contraire !
La coiffe alsacienne, pour les vieux ? Aline Krebs, 23 ans et originaire de Truchtersheim, entend bien te faire changer d’avis… Membre du groupe folklorique de l’Echo du Kochersberg, elle te parle ici de sa passion pour les traditions locales et de sa participation à un concours un peu particulier : la Payse de France. Alors, curieux ? Jetzt geht’s los 😉
Tu participes ce samedi à l’élection de la Payse de France. Explique-nous en quoi cela consiste !
Depuis 1946, le titre de « Payse de France » est décerné à une jeune fille qui devient ainsi l’Ambassadrice du folklore français. Elle participe ensuite à de nombreuses manifestations, des festivals, des fêtes de villages, etc.
L’après midi de l’élection, les candidates sont jugées par un jury composé de personnalités diverses. Elles portent toutes un costume traditionnel de leur région qu’elles devront présenter, tout comme le costume de leur cavalier.
Puis, elles doivent présenter un diaporama de 10 minutes, portant sur un point de la culture et du patrimoine de sa région. Malheureusement mon sujet doit être tenu secret jusqu’à samedi, je ne peux donc vous le communiquer. Plusieurs questions seront ensuite posées pour contrôler la maîtrise du sujet de chacune et la culture générale.
Le jury nous note sur 5 critères :
Présentation et prestance (coefficient 5)
Qualité d’élocution (coefficient 4)
Culture générale (coefficient 4)
Choix du sujet (coefficient 2)
Connaissance du sujet (coefficient 2)
J’ai choisi de participer à ce concours car il met en avant le folklore et le patrimoine culturel français. Baignée dans ce monde depuis toute petite et passionnée d’art et traditions populaires, je souhaite devenir Payse de France pour représenter le folklore français bien sûr, mais aussi pour mon enrichissement personnel.
Si j’en connais déjà un rayon sur le patrimoine alsacien, ce titre me permettrait de voyager en France pendant un an et d’aller à la rencontre de passionnés qui auraient beaucoup de choses à m’apprendre.
Depuis combien de temps fais-tu partie d’un groupe folklorique et qu’est-ce qui t’as attiré dans cette activité ?
On peut dire que, comme Obélix, je suis tombée dedans quand j’étais petite…!
J’avais 4 ans lorsque mes parents nous ont emmenés, avec mon frère et ma sœur, à une fête folklorique de village. Nous avons regardé un groupe danser, qui portait de jolies tenues alsaciennes, et j’ai tout simplement eu un coup de cœur. C’était décidé, moi et toute ma famille, on allait se lancer dans la danse folklorique, et tout ça à cause (grâce?!) à moi 😉
À l’époque, j’habitais la Robertsau, on s’est donc tourné vers le groupe de Hoenheim, non loin de là. Sauf que le comble, c’est que le groupe acceptait les enfants à partir de 6 ans. Tout le monde a donc été accepté, sauf moi… Je ne me suis évidemment pas laissé faire et j’ai assisté à toutes les répétitions de mon frère et ma sœur et finalement, à 5 ans, j’ai eu le droit d’intégrer le groupe.
Et depuis, je ne me suis jamais plus arrêtée de danser… 🙂 Enfants, adolescents puis adultes, je suis passé par tous les groupes, j’ai appris des centaines de danses et j’emmagasinais toujours plus d’infos sur les costumes et coutumes.
Puis j’ai intégré l’intergroupe du Kochersberg pour en apprendre davantage encore. Et finalement j’ai rencontré l’amour… et voyez comme les choses sont bien faites, il était lui aussi danseur, dans le groupe de Truchtersheim : l’Echo du Kochersberg.
Depuis 2013, je fais donc partie du groupe et mes connaissances m’ont même permis de devenir animatrice.
Pour moi le folklore est plus qu’une deuxième famille, c’est un moyen de m’évader, de partager, de rencontrer de nouvelles personnes, de mieux connaître l’Alsace, la France et ses régions et de découvrir les cultures et traditions qui y sont associées. Danser en costume me rend réellement fière et m’apporte beaucoup de satisfaction au quotidien.
Peux-tu nous parler de l’Echo du Kochersberg…
L’Echo du Kochersberg est le nom du groupe folklorique de Truchtersheim. Il a été fondé en 1946 (comme le concours! C’est un signe… ;-))
A l’origine, il avait pour vocation d’animer les fêtes de village mais peu à peu, il a eu à cœur de se produire en costume authentique de la région, et du Kochersberg plus précisément, afin de faire perdurer les danses, chants et coutumes qui existaient dans notre belle région. Par le passé, les danseurs étaient accompagnés de la musique municipale mais maintenant nous avons des accordéonistes.
L’Echo du Kochersberg, c’est à présent une grande association folklorique qui se compose d’un groupe d’enfants et d’un groupe d’adultes. Il y a une bonne quinzaine d’enfants qui apprennent à danser et à chanter avec Fabienne Roehm, la maman de Stéphane, votre trésorier.
Quant aux adultes, c’est moi qui les dirige depuis quelques années maintenant. Je leur apprends de nouvelles danses et avec mon conjoint, Antoine-Xavier Gangloff, président fondateur de Konnexion Jeunesse, et vice président du groupe folklorique, nous mettons un point d’honneur à dynamiser le groupe en proposant des sorties intéressantes, des prestations à l’étranger et la participation à des festivals afin d’attirer les jeunes et de faire perdurer encore un peu notre groupe et nos traditions.
Qu’est-ce que représente le folklore alsacien pour toi ?
Dans le folklore alsacien, j’aime absolument tout en fait.
J’aime déjà danser et je vous assure que c’est une réelle activité physique car contrairement aux « on dit » nos danses sont loin d’être « planplan ». Ça saute, ça bouge, c’est rapide, c’est top quoi !
J’aime aussi les tenues, qui sont des répliques de tenues authentiques portées dans le village il y a quelques dizaines d’années encore. C’est une fierté de montrer notre patrimoine ainsi.
Mais outre ces évidences, j’aime l’ambiance familiale qui règne dans le monde du folklore. J’aime le fait que les associations folkloriques sont pleines de personnes que l’on apprendrait jamais à connaître en dehors. J’aime le partage, les rires, les sorties, les applaudissements des spectateurs et par dessus tout, j’aime voir briller les yeux de nos anciens à qui cela évoque de si doux souvenirs.
Un message pour les jeunes du Kochersberg-Ackerland qui pourraient avoir des préjugés par rapport au folklore alsacien ?
Je leur dirais tout simplement de venir nous voir et leur donnerais rendez-vous le mercredi soir, à 20h45, pour qu’ils constatent déjà que les répétitions sont bonne enfant et que c’est avant tout un moment de rassemblement et de convivialité.
Ensuite je les inviterais à danser, pour leur montrer que les pas et les figures peuvent être dynamiques et entraînantes, presque autant qu’une belle chorégraphie de Zumba !
Enfin en ce qui concerne le costume alsacien, j’aurais du mal à défendre un côté moderne car il se veut authentique et donc un peu dépassé, je l’avoue, mais c’est là tout son charme !
Y-a-t-il beaucoup de jeunes au sein de l’Echo du Kochersberg ?
Oui ! Nous avons beaucoup de chance car il y a plusieurs jeunes dans notre groupe ce qui le rend dynamique et encore plus entraînant. Nous sommes 8 jeunes entre 18 et 31 ans, ce qui représente déjà près de la moitié des danseurs encore en capacité de danser.
En tant que jeune, qu’est-ce que t’apprend cette activité ?
Cette activité apprend beaucoup de chose, à commencer par la danse bien sûr, et de manière générale, cela nous en apprend plus sur le patrimoine culturel de l’Alsace. Mais outre cela, cela nous apprend le respect et nous transmet des valeurs de tolérance.
Cela nous apprend aussi le vivre ensemble car comme je vous le disais, il y a tout type de personne dans un groupe folklorique, de tout âge et de toute profession.
Nous ne sommes pas tous fait pour nous entendre mais nous sommes animés par la même passion, ce qui finalement nous rassemble toujours.
Malgré le fait que le groupe folklorique perpétue des traditions du passé, y retrouves-tu des valeurs, des qualités qui te servent dans ta vie actuelle ?
Bien sûr. Je dirais que transmission et partage sont les maîtres mots dans le domaine folklorique. Étant professeur des écoles, qui plus est en classe bilingue (partie allemande), l’aspect de la transmission et du culturel a une importance toute particulière pour moi, tout comme le vivre ensemble, que j’enseigne et pratique au quotidien avec mes élèves.
Où peut-on suivre ton actualité et celle de l’Echo du Kochersberg ?
Je suis très réseaux sociaux, vous me trouverez donc sur Facebook , Instagram ou même Snapchat : alkrr
Et même l’Echo du Kochersberg a sa page Facebook (L’Echo du Kochersberg) en plus de son site internet
Au plaisir de vous y retrouver ! 😉
Et toi ? Tu serais prêt à tester le groupe folklorique alsacien ?